L’ALGéRIE jour 8 et 9
Jour 8 et 9 :
Pendant ces deux jours , j’ai suivi les préparatifs du mariage .
Achat du costume de Mr Rachid , il a été habillé de la tête aux pieds par tous ses frères , qui se sont cotisés pour lui offrir une “garde robe” ou un trousseau de marié tout neuf . Il a eu un stock de vêtements à en faire palir plus d’un ! Puis l’achat du panier pour le henné pour l’homme . Moi j’ai toujours pensé que c’était réservé aux femmes surtout pour le mariage , mais on m’a expliqué que chez eux , le futur marié aller avoir sa cérémonie du henné, et j’ai manqué ça !
Du côté des femmes , elles commencent elles aussi à acheter pour la future épouse . Elles achètent espèrant que cette femme ait des gouts similaires aux leurs , elles ne la connaissent pas . Elles achètent du linge de lit et des couvertures , de toilette , de cuisine . Des motifs pour le henné , et la fameuse seringue pour des motifs tout en finesse . Elles choisissent aussi une bague en or , mais là il faut négocier avec les frères !
Laatra a fait aussi l’achat d’une bague pour la futur femme .
Ensuite tout le monde fait les boutiques pour être sur son 31 , le jour J .
Quand j’ai préparé ce voyage , on m’avait dit qu’il y aurait la cérémonie et que je serais la bienvenue , que toutes les femmes nous serions habillées avec la même tenue . Quand elles ont su que c’était décalé , elles ont décidé de se vêtir chacune comme elles l’entendaient .
J’ai vu ce qui avait été choisi pour nous toutes : une djellaba noire brillant avec des galons argentés et des fines broderies , une capuche très longue avec un pompon argenté et des manches très longues finissant aux poignets par une pointe et encore un pompom , et le voile tout argent . Quelques choses de magnifiques quand j’ai vu l’ensemble .
Donc boutiques pour les femmes et les hommes , moi entre les deux je donne mon avis quand on me le demande . Du coup Hamed me demande se que je pense de sa chemise et cravate : je lui fais voir ce que mes yeux de femmes préfèrent , et il adhère . Et sa femme Hafsia aussi !
Nous rentrons , une fois à la maison , tout le monde défile avec sa tenue neuve , Aïcha a les larmes aux yeux voyant tout le monde réuni et habillé de la sorte .
Lors de ces deux jours on a passé de très bons moments , inutile de vous le préciser .
Mais quand en fin de soirée le téléphone sonne à 22heures , et annonce que Souade n’est pas bien , elle respire très mal , elle suffoque , direction l’hopital . Et encore une fois je suis le mouvement sans comprendre ce qui m’arrive . Azid et Souade vivent pas très loin de l’usine d’embouteillage . Elle monte en voiture et direction les urgences .
Je découvre un hopital équipé dernier cri , des chambres toutes carrelées , et des lits avec des gadgets partout .
Souade ne peut pas parler elle est trop gênée pour respirer , un infirmier me colle le masque à oxygène dans les mains pour que j’assiste Souade . Puis on lui injecte un calmant , à la vue de l’aiguille je ne me sens pas au mieux de ma forme , j’essaie de résister pour ne pas tourner de l’oeil , enfin des deux zoeils ...
Oui la COCO n’est pas fière devant une aiguille !
J’ai la main de Souade dans la mienne , j’essaie de la calmer comme je peux , je ne suis pas la meilleure des infirmières ! L’injection doit lui faire effet car elle me sert un peu moins fort la main , et je vois ces yeux partir dans le sommeil , mais elle résiste . Elle me parle en arabe , vite Djamel vient traduire ya urgence !
Elle me disait qu’elle voyait sa tombe tourner au dessus de sa tête , et que moi je la tirais par le bras pour qu’elle reste avec ses enfants . . .
Une fois ça passait , j’aurais aimé qu’elle trouve le sommeil car je la vois lutter pour ne pas dormir , et ça me fait mal de la voir comme ça . Je vais rester deux heures assise sur son lit avec elle . Son mari est là , notre traducteur aussi , elle s’apaise peu à peu , sa main relache la mienne , ses yeux se ferment , elle s’endort . Je reste sur le lit de peur de la reveiller si je bouge . Le médecin revient avec une ordonnance pour une prise de sang et une autre pour la pharmacie . Elle aurait fait une crise d’angoisse . Elle se reveille et n’aura pas dormi longtemps , le médecin nous demandent de la ramener à la maison car le médicament fait effet et elle devrait passer une bonne nuit .
Sur le chemin du retour , et ben c’est la Corinne qui craque dans la voiture , une belle crise de larmes .
"Le chauffeur" me dit en blaguant : il est tard je ne retourne pas aux urgences !
Elle m’a vraiment fait très peur .
Le lendemain matin je vais chez elle voir si elle a passé une bonne nuit . Elle a les joues toutes roses , toute fraiche , elle va bien , al hamdoulillah : Merci à Dieu .
Les voyages chez l’habitant c’est aussi vivre des moments comme ça .